Une énormité : En réponse aux alertes des scientifiques et écologistes sur la pollution environnementale principalement liée aux plastiques et les risques sanitaires qui en résultent, industriels et chimistes se ruent sur le marché du bioplastique.
Cela ne représente aucunement une solution alternative pérenne mais juste une manipulation tout au mieux qualifiée de « moins pire » qui leur permet de continuer à produire, sur les mêmes machines, un équivalent rentable.
Des définitions interminables, d’une telle complexité que les experts eux-même ont du mal à analyser et à s’entendre sur un label international garantissant un produit à 100 % satisfaisant. La confusion est d’autant plus dramatique quelle laisse entendre au consommateur que l’usage d’un « bioplastique » participe à la protection de l’environnement alors qu’il n’en est rien.
On se bat, partout dans le monde, pour mettre fin à la calamité “plastique”, ce n’est pas pour recréer un dépendance à un produit similaire.
Seulement 4 labels parmi ceux présentés ci-dessous sont officiels
Selon l’European Bioplastics : « les bioplastiques regroupent un grand nombre de matériaux et produits bio-sourcés, biodégradables / compostables, ou les deux ).
le terme « Biosourcé » fait référence uniquement à l’origine du produit et englobe les plastiques issus de composants naturels renouvelables (biomasse) ET ceux issus de matières biodégradables pouvant provenir de ressources fossiles.
NON. : le bioplastique biosourcé n’est pas issu de l’agriculture biologique ; le préfixe « bio » indique juste un produit avec une partie des composants d’origine naturelle selon un % accepté d’après leurs critères
NON : :Le pourcentage exact n’est pas clairement indiqué aux consommateurs, ils utilisent un système d’étoiles ou les % vont de 30 à 80%.
NON : Biosourcé même le « plastique végétal » n’est pas si écologique que cela !
Les termes Biodégradable et Compostables font référence à la gestion de fin de vie du bioplastique : « Le terme Biodégradable se dit d’un plastique dégradable dont la dégradation résulte de l’action de microorganismes naturellement présents dans le milieu tels que les bactéries, les mycètes ou les algues » mais cela n’implique pas ce produit fournira du compost de qualité.
NON. Seule une partie des bioplastiques est biodégradable et certains produits issus de ressources fossiles sont biodégradables mais ne sont pas d’origine végétale !
Source Fédération European Bioplastics : Sur 2,05 millions de tonnes de bioplastiques produits dans le monde en 2017, moins de la moitié (880.000 tonnes) était biodégradable,
Le terme compostable fait référence à la gestion de fin de vie du bioplastique : il peut être compostable par un procédé chimique ou industriel (c’est le cas pour la majorité d’entre eux) : « Se dit d’un plastique qui subit une dégradation par un processus biologique pendant le compostage, produisant du CO2, de l’eau, des composés inorganiques et de la biomasse à un rythme comparable à celui d’autres matières compostables connues, et ne générant aucun résidu toxique, visible ou reconnaissable »
NON Seuls certains bioplastiques sont compostables. Par ailleurs, ils ne sont pas compostables, tel que nous pourrions le penser dans les ménages. Certains le sont uniquement par une filière industrielle à haute température mais absolument pas compostables dans le compost de notre jardin. A cet effet 2 labels distincts les identifient.
Ce que l’on peut lire comme propagande : Chimie végétale… Business is business
Pouvant être transformés avec les mêmes équipements que ceux utilisés pour les plastiques traditionnels, les bioplastiques ont l’avantage de préserver les emplois du secteur industriel français de la plasturgie.
Aujourd’hui, les bioplastiques sont 1,5 à 4 fois plus chers que les plastiques conventionnels. Ces coûts devraient diminuer naturellement avec l’augmentation de la demande et des volumes de production.
Les ressources végétales offrent de réelles alternatives aux ressources fossiles à travers la Chimie du Végétal. Figurant parmi les leaders européens de l’agriculture et de la chimie, la France rassemble les atouts essentiels pour se positionner sur ce marché d’avenir, source de valeur ajoutée et de création d’emplois
On prend les mêmes et on recommence…. en tentant de faire moins pire
Un siècle de développement et de propagande pour légitimer le plastique sous couvert de technologie et de modernité. Un siècle qui a mené à une pollution plastique incontrôlé, la chimie et les finances ayant primé sur le bon sens…
Et en réponse au désastre écologique, le cœur du projet est de remplacer le plastique à base de pétrole par des plastiques biosourcés pour lesquels il faudra produire encore plus pour être « rentables ».
C’est beau cette synergie des lobbies, créateurs de lois et décrets, certificateurs de labels… Comme « solution » ils proposent de reproduire le même schéma en continuant de produire encore et encore… une matière issue de la chimie en utilisant le préfixe « bio ».
La seule et unique alternative qui pourrait répondre aux attentes en matière écologique serait à 100 % d’origine naturelle, issue de végétaux non consommables par l’homme, cultivés localement, sans OGM, ni engrais chimique… peut-être fabriqué à partir d’espèces invasives ?
La Réunion a tous les atouts pour développer une économie verte et pourrait devenir le département témoin des possibles. Concernant les alternatives aux plastiques jetables, plusieurs entreprises se sont déjà lancées dans la commercialisation de produits d’emballages recyclables et/ou compostables d’importation mais… importer de tels produits d’Asie n’est pas neutre d’impact écologique ; N’est-il pas plus judicieux de mettre fin au jetable dans tous ses états ?
L’utilisation directe sans transformation de feuilles naturelles pour emballer les produits, comme les feuilles de bananier nouées avec lianes de raphia, vacoas ou corde en fibre de coco… nous avons tout ce qu’il faut !
Ne pas produire de déchet tout simplement. Sans emballage, Zéro déchet… rien de plus simple, apporter nos contenants, paniers, sacs réutilisables, sacs vrac (voir article Zéro déchet)
La seule vraie alternative aux bouteilles en plastique est d’utiliser des Bouteilles en verre consignées, réutilisables et recyclables ou pour s’alléger des gourdes réutilisables.
On ne peut vraiment plus se contenter d’une alternative “moins pire”… en sans réfléchir, la seule et unique solution pour un vrai pique nique écolo n’est pas d’acheter des assiettes, gobelets ou couverts biosourcés mais d’utiliser tout simplement des assiettes en verre et les couverts de la maison que nous ramènerons à la maison pour les laver et les réutiliser autant de fois que cela est nécessaire.
Pour ceux qui ont peur de casser de la belle vaisselle pendant les pique nique, ce type d’assiette en verre ultra légères et réutilisables indéfiniment ne coûte que 1,29 € l’unité (modèle moyen environ 20 cm de côté) !
Soyons tous des acteurs de changement en commençant par des actes simples, peu contraignant, mais dont l’impact final est important.
Reportage Cash Investigations : le plastique : la grande intox !
Quelques lien d’articles à lire :
Sciences et avenirs : Recyclables, biosourcés, biodégradables: état des lieux des Bioplastiques
Conso-globe : Bioplastique, le plastique végétal
Planète info : La supercherie des plastiques BIO dégradables
Bioplastiques appelons un chat un chat
Surfrider : les-bioplastiques-si-fantastiques
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